Une collection singulière
La collection Fernand Pifteau forme un ensemble de plusieurs milliers de documents liés à l'histoire toulousaine : plus de 6 500 livres et brochures, ainsi que des manuscrits, archives, gravures, photographies, périodiques, et imprimés de la vie quotidienne - prospectus, invitations, images pieuses...
Pifteau s'est intéressé à tous les documents sur papier, toulousains ou ayant un lien avec Toulouse, et principalement à tout écrit ou image reproduit par un procédé quelconque, du XIe au XIXe siècle. Le fonds est quasi encyclopédique, avec une prédominance de la religion et du droit, car il est le reflet de la production imprimée toulousaine, du 15 au début du 20 siècle.
Cette collection singulière et d'une grande diversité est le fruit de la passion d'un bibliophile atypique qui, pendant des dizaines d'années, n'a ménagé ni son temps ni son argent pour acquérir, conserver et décrire des milliers de documents.
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Du bibliophile
au « vieux papiériste »
Fernand Pifteau
et sa collection
Une collection singulière
La collection Fernand Pifteau forme un ensemble de plusieurs milliers de documents liés à l'histoire toulousaine : plus de 6 500 livres et brochures, ainsi que des manuscrits, archives, gravures, photographies, périodiques, et imprimés de la vie quotidienne - prospectus, invitations, images pieuses...
Pifteau s'est intéressé à tous les documents sur papier, toulousains ou ayant un lien avec Toulouse, et principalement à tout écrit ou image reproduit par un procédé quelconque, du XIe au XIXe siècle. Le fonds est quasi encyclopédique, avec une prédominance de la religion et du droit, car il est le reflet de la production imprimée toulousaine, du 15 au début du 20 siècle.
Cette collection singulière et d'une grande diversité est le fruit de la passion d'un bibliophile atypique qui, pendant des dizaines d'années, n'a ménagé ni son temps ni son argent pour acquérir, conserver et décrire des milliers de documents.
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Du bibliophile au « vieux papiériste »
Fernand Pifteau peut assurément être qualifié de bibliophile au sens premier du terme : c'est un « amoureux des livres ». Mais, s'il présente certaines caractéristiques du bibliophile classique, il est loin de les rassembler toutes. Il s'intéresse aussi bien aux livres précieux qu'aux traces historiques les plus modestes, souvent dédaignées et peu conservées, sauf par les « vieux papiéristes » (collectionneurs de documents de la vie quotidienne imprimés sur papier).
Manuscrits médiévaux
Belles reliures
Incunables et post-incunables
Exemplaires truffés
Un bibliophile averti
Un bibliophile
plus atypique
Un intérêt particulier pour
les éditions du 19 siècle
Peu importe l'état pourvu
que ce soit Toulousain
Tous types de documents
écrits ou figurés
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Du bibliophile au « vieux papiériste »
Un bibliophile plus atypique
Un bibliophile averti
Manuscrits médiévaux
Belles reliures
Incunables et post-incunables
Exemplaires truffés
Fernand Pifteau est tout à fait sensible au charme
des pièces qui font la fierté de tout bibliophile.
Peu importe l'état pourvu que ce soit Toulousain
Un intérêt particulier pour les éditions du 19 siècle
Tous types de documents écrits ou figurés
Fernand Pifteau est tout à fait sensible au charme
des pièces qui font la fierté de tout bibliophile.
Pour Fernand Pifteau, la bibliophilie n’est pas un but en soi. Les pièces de sa collection servent à retracer l’histoire de l’imprimerie toulousaine, mais aussi l’histoire tout court, et à montrer la couleur et les tendances d’une époque. C’est leur nombre qui permet de voir les évolutions, de faire des comparaisons, ce qui exige de s’écarter des chemins balisés de la bibliophilie.
Du bibliophile au « vieux papiériste »
Fernand Pifteau peut assurément être qualifié de bibliophile au sens premier du terme : c'est un « amoureux des livres ». Mais, s'il présente certaines caractéristiques du bibliophile classique, il est loin de les rassembler toutes. Il s'intéresse aussi bien aux livres précieux qu'aux traces historiques les plus modestes, souvent dédaignées et peu conservées, sauf par les « vieux papiéristes » (collectionneurs de documents de la vie quotidienne imprimés sur papier).
Un bibliophile averti
Fernand Pifteau est tout à fait sensible au charme des pièces qui font la fierté de tout bibliophile.
Manuscrits médiévaux
Manuscrit liturgique à usage toulousain
Office des morts et messes votives.
Reliure estampée à froid, 15 siècle.
Recueil pour les offices et les messes votives, daté du
15 siècle d'après l'écriture. Les pièces de chant sont en notation carrée sur portée de quatre lignes rouges. L'office des morts indique qu'il est à l'usage de Toulouse.
Particularité rare : alors que l'ensemble est rédigé en latin, la dernière strophe du Salve flos puritatis est en occitan.
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Les manuscrits médiévaux, rares sur le marché, n'étaient sans doute pas à la portée de Fernand Pifteau. Il a cependant pu acquérir celui-ci, dans des circonstances que nous ignorons.
Belles reliures
Bien qu'elles soient peu nombreuses dans sa collection, Fernand Pifteau est un amateur de belles reliures : si la plus ancienne date du 15 siècle, la majorité sont des 17 et 18 siècles (reliures armoriées ou toulousaines), quelques-unes des 19 et 20 siècles.
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Jean-Jacques de Lescazes. Le Mémorial historique, contenant la narration des troubles... dans le païs de Fois. Toulouse, 1644.
Cet ouvrage important pour l'histoire du pays de Foix pendant les guerres de religion a été relié en maroquin bordeaux, aux armes de François de Rignac (15.-1660), conseiller puis procureur général du Roi en la cour des aides de Montpellier. Il a été acheté en 1931 à la librairie parisienne Georges Chrétien pour la somme de 450 F. Pifteau a joint au volume le blasonnement (description) des armoiries.
Reliure aux armes de François de Rignac
Simon de Loubère. Traité de l'origine des jeux floraux... Toulouse : Claude-Gilles Lecamus, 1715.
Pifteau avait attribué cette reliure à un membre de la famille de relieurs toulousains, les Sicard, par comparaison avec une reliure similaire signée, datée de 1716. J. et J. Faure (Les Sicard, 2013) ont confirmé et précisé cette attribution (il s'agit de Jean Sicard).
La reliure a subit des modifications ultérieures : fleurs de lys remplacées par d'autres fers et contre-gardes d'origine en papier marbré recouvertes par du papier dominoté (motif imprimé à partir d'une planche de bois gravée et couleurs appliquées au pinceau ou au pochoir).
Reliure attribuée à Jean Sicard
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Jugement souverain des requêtes ordinaires du roi, qui décharge Anne-Rose Cabibel, veuve de Jean Calas...
Paris : Imprimerie royale, 1765.
De très nombreuses brochures ont été publiées lors de l'affaire Calas. Celle-ci a été dotée au 19 siècle d'une reliure en maroquin signée Hans Hasper, sans doute par l'historien du protestantisme Ernest Stroehlin, qui y a apposé son ex-libris gravé contenant son monogramme et sa device, « Mente Libera », ainsi qu'une représentation de Jean Calvin enseignant la théologie. Fernand Pifteau a acheté ce livre le 12 mars 1924, chez le libraire parisien Georges Lemallier.
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Reliure en maroquin du 19 siècle
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Incunables et post-incunables
Très intéressé par les débuts de l'imprimerie à Toulouse, Pifteau peut se targuer de posséder deux incunables toulousains (ouvrages imprimés avant 1501), ce qui n'est pas négligeable étant donné leur rareté sur le marché, et leur coût.
Le plus ancien, daté de 1476, est imprimé par Henri Turner. Il possède également une douzaine d'ouvrages publiés dans les trois premières décennies du
16 siècle.
Saint Antonin. Incipit titulus de sponsalibus... Toulouse : Henri Turner, [1476]. Reliure maroquin, 19 siècle.
Cet incunable toulousain (livré avant 1501) est le plus ancien livre imprimé possédé par Fernand Pifteau. La seule indication permettant d'identifier son imprimeur, Henri Turner, est la mention figurant en fin de volume
« H T D B M H O » [Henricus Turner de Basilea Magister Hujus Operis].
Cet imprimeur de Bâle s'est installé à Toulouse en 1475. D'abord seul, puis avec Jean Parix, il va notamment y imprimer des ouvrages de droit, comme ce traité de droit canonique sur le mariage.
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Le premier imprimeur installé à Toulouse
Antoine de Peyrusse. Tractatus de viribus juramenti... Toulouse : Eustache Mareschal, 1522. Reliure parchemin,
16 siècle.
Ce traité de droit romain sur les serments a été rédigé au début du 16 siècle par Antoine de Peyrusse, professeur à l'université de Cahors. Il est imprimé en 1522 à Toulouse, en caractères gothiques, par Eustache Mareschal, installé dans le quartier de la Porterie (vers l'actuelle place du Capitole). Trois libraires toulousains se sont associés pour l'éditer : Guillaume de Clauso, Antoine de Leymon et Laurent Carrière.
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Post-incunable toulousain
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Exemplaires truffés
Comme beaucoup de bibliophiles, Fernand Pifteau aime « truffer » ses exemplaires, c'est-à-dire les enrichir de documents originaux en lien avec l'ouvrage qu'il a trouvé par ailleurs, ou bien acheter des exemplaires « déjà truffés ».
Exemplaire « truffé » d'une lettre autographe
Jean-Mamert Cayla & Cléobule Paul. Toulouse monumentale et pittoresque. Toulouse : Jean-Baptiste Paya, 1842. Non relié. En livraisons.
Illustré de 61 lithographies, cet ouvrage est la publication la plus ambitieuse de l'éditeur toulousain J.B. Paya. Comme souvent pour les livres coûteux, il était vendu en livraisons, qui paraissaient tous les 10 jours. Pifteau a acquis plusieurs exemplaires de ce livre, dont celui-ci, tel que paru en livraisons, enrichi de planches supplémentaires, parfois dans des états ou des tirages différents : ici, un tirage sépia de la lithographie de la caserne de la Daurade.
Exemplaire « truffé » de gravures supplémentaires
Un bibliophile plus atypique
Pour Fernand Pifteau, la bibliophilie n’est pas un but en soi. Les pièces de sa collection servent à retracer l’histoire de l’imprimerie toulousaine, mais aussi l’histoire tout court, et à montrer la couleur et les tendances d’une époque. C’est leur nombre qui permet de voir les évolutions, de faire des comparaisons, ce qui exige de s’écarter des chemins balisés de la bibliophilie.
Peu importe l’état pourvu que ce soit toulousain
Pour tous les types de documents, on trouve dans la collection de Fernand Pifteau des exemplaires, souvent modestes, qui sont dans une « condition » qui ferait frémir d’horreur un bibliophile averti. Ces documents en mauvais état sont souvent très rares. D’autres, assez courants, ont été considérés comme des témoignages utiles.
Anicet Caufapé. Réflexions singulières sur le fréquent usage de la saignée. Toulouse : Dominique Desclassan, 1696. Reliure parchemin, 17 siècle .
Cet ouvrage, qui n’est recensé que dans trois autres bibliothèques, fait suite au traité Nouvelle explication des fièvres, du même auteur, également présent dans la collection Pifteau. Anicet Caufapé, originaire de l’Albigeois, a fait ses études de médecine et a exercé au XVIIe siècle à Toulouse, Narbonne, puis en Angleterre.
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Un livre rare très déterioré
Titre à spécifier
Étiquettes au nom du vendeur d’eau toulousain Souillard. Fin 18 siècle ?
À partir de 1769, les capitouls ont autorisé à Toulouse l’activité des vendeurs d’eau privés, devant l’insuffisance de l’approvisionnement public. L’entrepreneur Souillard ne semble pas être répertorié. Son adresse à la Dalbade laisse penser qu’il puisait l’eau dans la Garonnette, qui n’était pourtant pas réputée pour sa salubrité. L’opération de clarification de l’eau consiste à la débarrasser de ses impuretés en éliminant les matières en suspension. Malgré leur état, Pifteau n’a pas hésité à acquérir cette pièce qui, comme il le note, est « très rares ».
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Un rare témoignage d’un vendeur d’eau toulousain
Un intérêt particulier pour les éditions ordinaires du 19 siècle
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La collection Pifteau comprend des documents du 15 au début du 20 siècle. Elle est particulièrement intéressante pour le 19 siècle. Certes, cette période était loin d’être négligée par les bibliophiles contemporains de Fernand Pifteau. Mais ils sont peu nombreux à s’être intéressé autant que lui aux publications ni littéraires ni scientifiques, parfois devenues très rares malgré des tirages souvent plus importants qu’aux siècles précédents, car elles n’ont été achetées ni par les bibliothèques ni par les collectionneurs.
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Une méthode de lecture par l'image au début du 19 siècle
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Le premier manuel de lutte française
Tous types de documents écrits ou figurés
Brochures
La collection de brochures de Fernand Pifteau est peut-être la partie la plus précieuse du fonds : par son ampleur (plus de 3 500 titres, 4 000 exemplaires),
par sa remarquable diversité, et par le nombre de documents rares qu’elle contient.
Arrestum sane sine Ordinationes vel Statuta contra Tutores & Curatores. Toulouse : Nicolas Vieillard, 1535. Cartonnage, 19 siècle .
Cette petite brochure de 13 pages est le seul exemplaire répertorié de l’édition de 1535 de l’ordonnance faite en 1318 par Raoul Rousselet, évêque de Laon, et Jean, comte de Forez, délégués du roi Philippe V pour réformer les dispositions sur les tutelles et curatelles des Coutumes de Toulouse. Il s’agit sans doute de la première version imprimée. La page de titre est ornée des armes de France.
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La plus ancienne brochure de la collection
Freydier. Mémoire pour demoiselle Marie Lajon, demanderesse… pour crime de rapt contre le sieur Pierre Berlhe. Sans lieu, vers 1750. Broché
Dans ce factum (mémoire juridique) publié vers 1750, l’avocat nîmois Freydier défend Marie Lajon, toulousaine, contre Pierre Berlhe, accusé de « crime de rapt » (enlèvement d’une jeune fille à ses parents par violence ou, comme ici, par séduction). Le jeune homme est de plus accusé d’avoir abandonné sa victime en emportant la clef de la ceinture de chasteté qu’il lui avait imposée. Ceci explique que Pifteau ait placé ce document dans un dossier intitulé « Curiosa, procès scabreux et causes scandaleuses ».
Un procès scabreux
Antoine Sanguin. De lauctorité de reverendissime Monseigneur le cardinal de Meudon... [Toulouse, 1550].
Ce mandement de l’archevêque de Toulouse Antoine Sanguin (1493-1559) est un appel à dénonciation des mauvais chrétiens : les hérétiques et tous leurs soutiens, les prêtres mariés ou en concubinage, etc. Il est daté de 1550, le jour et le mois étant laissés en blanc.
Le mot placard est l’ancienne appellation des affiches, désignant des documents destinés à être placardés.
Le plus ancien placard
Exposition internationale 1887. Ville de Toulouse. Chars et groupes de la Cavalcade. Toulouse : R. Thomas et cie, 1887.
L’exposition internationale de 1887, fête du commerce, de l’industrie, de l’agriculture, des sciences et des beaux-arts, est la seconde organisée par la ville. Elle a donné lieu à une grande cavalcade de chars et des défilés de groupe, ici reproduits (char de la rue Alsace-Lorraine, char des cinq parties du monde, char des bouchers…, groupe de la pipe ambulante, noce cauchoise…).
L'exposition internationale de 1887. Souvenir
des festivités
Périodiques
Fernand Pifteau a aussi collectionné les périodiques locaux : soit des numéros isolés, soit des collections suivies de journaux, revues locales ou annuels.
Années 1813, 1824, 1832, 1835 du Calendrier utile aux gens d’affaires… Toulouse, Bellegarrigue.
Ans XI (1802-1803) et XII (1803-1804) du
Calendrier de Toulouse… Toulouse, Hénault.
On trouve dans la collection de belles séries d’almanachs locaux des XVIII et XIX siècles, où l’on trouve calendriers et informations variées. La plupart ont conservé leur fragile couverture en papier dominoté (papier décoré dont le motif est imprimé à partir d’une planche de bois gravée et les couleurs appliquées au pinceau ou au pochoir). Comme c’est souvent le cas, les séries sont rarement complètes.
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Exemple de petits almanachs
Vieux papiers, feuilles volantes ou ephemera
L’imprimé ne se réduit pas au livre, ni même aux brochures et aux périodiques, mais englobe un vaste ensemble de documents éphémères de formes et d’usages variés : imprimés commerciaux, imagerie, tracts, menus, invitations… Produits en masse, il n’en reste pourtant que peu de traces et ils ont longtemps été oubliés de l’histoire de l’imprimerie. Appelés vieux papiers par les collectionneurs, il devient habituel de les désigner par le terme anglais ephemera ou par sa forme francisée éphémères.
Passionné par l’imprimé toulousain sous toutes ses formes, Pifteau a recherché ces témoignages modestes, au moins pour la période antérieure au 20 siècle. Cette partie de sa collection, n’a pas encore été répertoriée.
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Sélection d'imprimés éphémères sur le thème de la religion (ou religieux) (18 -19 siècle)
Images pieuses, billet de décès, documents d'admission à
des sociétés charitables...
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Sélection d'imprimés éphémères sur le thème de l'économie (18 -20 siècle)
Cartes de commerce, documents publicitaires (dont un
en occitan, facture à entête...)
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Documents figurés et manucrits
L’imprimé est au cœur de la collection, mais on y trouve aussi quelques manuscrits ou archives, de types très divers. Dans ce domaine, le partage entre les pièces destinées à la vente et celles destinées à enrichir sa collection n’est pas toujours net. Les documents figurés, sans être la partie la plus importante du fonds, forment un ensemble intéressant. Là encore, ceux destinés à la revente et ceux destinées à intégrer la collection ont été mélangés.
Un des premiers collectages
de chansons occitanes
Heybrard, fabricant à Toulouse. Emballage de planches de cartes à jouer. XIX siècle.
Plusieurs documents indiquent que Pifteau collectionnait les cartes à jouer. Il semble ne rester que quelques bribes de sa collection,
« dissimulées » dans un gros registre inutilisé : quelques planches ou cartes à l’unité, des étiquettes, des fragments d’enveloppe, des factures. Toulouse a été un petit centre de production de cartes à jouer depuis le XV siècle. Le cartier Heybrard ne semble pas être répertorié.
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Rare témoignage d'un
cartier toulousain
« Liste des personnes détenues dans la maison de la Visitation depuis le cinq aoust mil sept cent quatre vingt treize ». 1793-1794.
Ce registre contient la liste des 646 personnes qui ont été incarcérées pendant les années 1793 et 1794 dans l’ancien couvent de la Visitation, transformé en prison sous la Terreur (à l’emplacement du 41 rue de Rémusat). Elles sont inscrites par ordre d’entrée, avec leurs noms, âge, qualité et adresse, ainsi que la date de leur sortie.
Registre d'écrou des détenus de la prison
de la Visitation à Toulouse
Un album de photographies inédites sur les
inondations de 1865
Pagès. Fête foraine. Lithographie. Toulouse, atelier Raynaud frères,vers 1860 ?
L’atelier de lithographie des frères Raynaud est actif à Toulouse des années 1840 aux années 1860. Cette lithographie, non datée et non titrée, est signée « Pagès », lithographe toulousain primé à l’exposition des Beaux-arts et de l’Industrie de Toulouse en 1865.
« Vené voir Hercule le Luteur »
Fernand Pifteau et sa collection
Une collection créée de toutes pièces ?
D'où lui est venue cette passion pour l'imprimé toulousain ?
On ne connait ni bibliophile, ni collectionneur, ni éditeur dans son entourage. On peut supposer que ses liens avec Prosper Graciette, bibliothécaire de l’école de médecine de Toulouse à la fin du 19 siècle, ont joué un rôle. Il est également possible que la consultation des archives personnelles de Tibulle Desbarreaux-Bernard, grand bibliophile et bibliographe toulousain mort en 1880, que l’on retrouve dans les papiers de Pifteau, ait également eu une influence.
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Comment sa collection a-t-elle été constituée ?
Il semble que Pifteau ait constitué sa collection ex-nihilo, avant l’âge de 30 ans. Réunir une collection de cette taille demande d’importants moyens. Pourtant, le temps devait lui être compté, puisqu’il avait une vie professionnelle active et une vie familiale ; et ses revenus, certes confortables, n’étaient pas illimités.
Un des rares livres hérités par
Fernand Pifteau
Catalogue de livres anciens… dont la vente aura lieu le mardi 15 mai… rue Rivals… Toulouse : Imprimerie Marquès, [1894].
On ne sait pas à quel moment et dans quelles circonstances Fernand Pifteau a commencé à constituer sa collection. On peut toutefois affirmer que c’est au moins à 28 ans : comme en témoigne ce catalogue de vente de livres anciens à Toulouse où il a noté le prix atteint par la plupart des ouvrages mis en vente et a coché la quinzaine de livres juridiques toulousains qu’il a pu acquérir.
Le premier témoignage d'une passion
de collectionneur
Dans le circuit marchand traditionnel des ventes publiques toulousaines ou parisiennes et libraires de toute la France et d'Europe
Les acquisitions les plus nombreuses de F. Pifteau ont eu lieu dans les années 1920-1930 :
Catalogue du libraire Pierre de
Berne-Lagarde. n°1. Toulouse,
années 1930/1940
« Le bibliophile languedocien » est
le nom de la librairie toulousaine
du bibliophile Pierre Berne-Lagarde (1891-1958), ami de Fernand Pifteau.
Catalogue du libraire Pierre de
Berne-Lagarde
Recueil de six pamphlets ligueurs imprimés à Toulouse.
Toulouse : Raymond Colomiès, 1589.
Ce tout petit recueil de « pièces toulousaines introuvables » est l’une des plus précieuses acquisitions faites par Pifteau. Ces 6 impressions toulousaines de R. Colomiès ne sont connues que par ce recueil, doté au 19e siècle d’une belle reliure en maroquin de Thibaron, relieur parisien mort en 1885 ; il a un « pedigree » séduisant : il a appartenu aux bibliophiles Henri de Béarn, E.-M. Bancel et Édouard Moura. Pour cette acquisition, Pifteau est passé par un courtier pour enchérir à sa place à la vente Moura à Paris, en 1923.
Un achat précieux en vente publique
Chez les bouquinistes ou à l'inquet (le marché aux puces toulousain)
Robert Laurentie. Fernand Pifteau devant un étal de de bouquiniste à Toulouse, vers 1930-1940. (Musée du Vieux Toulouse).
Fernand Pifteau fréquente assidument les étals des bouquiniste ou l’inquet (marché aux puces toulousain) où il cherche à dénicher des pépites, comme en témoigne cette photo prise par Robert Laurentie, médecin gersois passionné de photographie.
F. Pifteau « bouquinant » à Toulouse
Pierre Lagnier. Ciceronis… perutile compendium. Toulouse : Guyon Boudeville, [1541]. Reliure veau estampée à froid,
16 siècle.
Ce condensé des œuvres de Cicéron est l’un des premiers imprimés de G. Boudeville. Une note de Pifteau souligne sa rareté et les difficultés qu’il a eues pour acquérir ce livre : « trouvé dans le sous-sol de Mr Maillefay rue des Récollets, au milieu d’un fatras de bouquins (…) sans valeur dont j’avais offert
1000 F et que le détenteur n’a pas voulu céder à moins de 2000 ». Il réussit finalement à se le procurer par l’intermédiaire du libraire parisien Henri Saffroy qui le lui retrouve … chez un libraire toulousain.
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Un collectionneur doit savoir être patient...
À la recherche de la perle rare
La traque de la perle rare anime tous les collectionneurs. Pour Pifteau, la rareté est une vertu cardinale, qui l’emporte sur toutes les autres. Il ajoute souvent aux documents de sa collection des notes à ce sujet, allant de « rare », « quasi introuvable », à « insigne rareté » ou « introuvable ».
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Louis Pascal. Désabusement des esprits vains. Toulouse, 1626. Reliure maroquin, 19 siècle.
Écrit par un prêtre sans doute toulousain, ce livre traite de divers sujets scientifiques expliqués par la religion. Pifteau indique dans une note qu’il « considère cet ouvrage…comme d’une insigne rareté ». Ce jugement doit être nuancé à la lumière des connaissances actuelles, puisqu’on en connaît 7 autres exemplaires, dont deux à la bibliothèque municipale de Toulouse.
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Une « insigne rareté »
Affiches et annonces de Toulouse, année 1777. Toulouse, Jean Rayet.
Les Affiches de Toulouse est le titre du second journal hebdomadaire d’information locale toulousain, qui a paru de 1775 à 1789. Créé, imprimé et dirigé par Jean-Florent Baour, il est repris par Jean Rayet en 1777, s’interrompt en 1778 avant d’être publié à nouveau par Baour.
Sur son exemplaire de l’année 1777, Fernand Pifteau a ajouté cette note, qu’il a signée et datée, ce qui n’est pas fréquent : « Je pense que cet exemplaire est le seul qui ait survécu ». Il n’a pas été démenti depuis.
« Cet exemplaire est le seul qui ait survécu »
Une collection organisée
Classer, coter, cataloguer
La collection était organisée en trois grands ensembles : les livres et brochures, classés par siècle, avec un numéro d’ordre qui sert de cote ; les gravures, classées par artiste ; les « pièces diverses de Parfois, tous les types de documents étaient regroupés par sujets.
On conserve les cahiers d’inventaire de sa bibliothèque d’ouvrages régionaux, classés par siècle, avec une numérotation continue et l’indication de la travée du rayonnage où ils sont rangés. Ce numéro est reporté sur des étiquettes collées sur le dos des livres. Les ouvrages en occitan, classés à part, sont signalés par une bande argentée collée au dos. La signification des autres bandes de couleurs reste obscure.